Comment expliquer le consentement aux enfants

Inspiré du module RENCONTRER L'AUTRE (Sexualité)

Mère et enfant qui se disent

Expliquer le consentement aux enfants est une chose essentielle, et pourtant, pas si simple que ça. 

Quelles notions à aborder à quel âge ? Quels sont les sujets incontournables ?
Intim'Ed vous livre quelques astuces pour que parents, professeurs et enfants puissent parler du consentement.

Définition du consentement

Le consentement, c’est donner son accord pour faire quelque chose.

Le consentement est une notion que l'on retrouve dans toutes les sphères de notre vie : au sein de sa vie de couple d'une part, mais aussi dans des contextes qui ne sont ni amoureux ni sexuels : au travail, au sein de sa famille...

Ici, le consentement est surtout traité d'un point de vue de la sexualité : veiller à ce que notre enfant soit à l'aise avec cette notion pour sa futur vie sexuelle.

Expliquer le consentement à son enfant, c'est déjà lui assurer des bases saines pour sa sexualité.

À partir de quel âge faut-il parler du consentement ?

On peut parler du consentement dès les premières années de vie de son enfant. On commencera par aborder le sujet sur des choses de la vie quotidienne : apprendre à respecter et faire respecter son "non".

Quand il est en capacité de comprendre, on peut veiller à demander l'accord de l'enfant avant de le câliner ou de l'embrasser. 
On peut lui apprendre à demander la permission avant de faire la même chose à quelqu'un d'autre. 

L'objectif : leur faire comprendre que leur corps leur appartient. 

Quand les enfants grandissent, on peut leur expliquer l'existence des parties intimes, et leur verbaliser que ses parties sont "privées", que personne n'a le droit de les toucher sans demander la permission; que ne pas la demander c'est un acte grave dont il faut parler à un adulte. 

Une fois au début de l'adolescence (aux alentours de 11 ans), on peut commencer à exprimer clairement ce que signifie le consentement sexuel. Leur rappeler qu'ils et elles ont le droit de dire "NON", mais qu'ils et elles doivent eux et elles aussi respecter ce "NON". 

Les actions concrètes pour expliquer le consentement aux enfants

De 0 à 3 ans : 

Chez le jeune enfant, on peut d'ores et déjà inclure le consentement dans son quotidien. 

On peut lui demander son autorisation avant de l'embrasser ou de lui faire un câlin. 
Lui faire choisir par quel moyen il souhaite dire "bonjour" ou "aurevoir" à quelqu'un (câlin, bisous, signe de la main...)
Lui demander avant de toucher ses parties intimes pour le laver.
Respecter (quand c'est possible) le "non" de son enfant : arrêter de le chatouiller lorsqu'il dit "arrête". 

Il existe plein d'autres manières pour montrer l'importance du consentement à son enfant. Chacun peut décider de la manière dont il veut fonctionner. L'essentiel étant de sensibiliser dès le plus jeune âge son enfant à cette notion pour sa vie future.

De 3 à 10 ans : 

L'enfant (en fonction de sa maturité) commence peu à peu à prendre pleinement conscience de son corps. Il est intéressant ici d'ajouter la notion "d'intimité" à celui-ci. 
On peut lui expliquer, dès lors qu'il commence à poser des questions sur ses parties intimes, qu'elles sont à lui/à elle, et que personne n'a le droit de les toucher sans demander. On peut exprimer aussi qu'il est interdit pour lui ou elle de toucher les parties intimes d'une autre personne sans consentement. 

On peut commencer à demander si l'enfant a besoin d'intimité pour aller aux toilettes, se doucher, se changer... (toujours évidemement en fonction des besoins, de l'âge et de la maturité de son enfant). 

Toutes ses choses viendront participer à leur faire comprendre la notion de "l'intime".

À l'adolescence : 

À partir de l'adolescence, on peut commencer progressivement (et toujours en fonction des questions posées par le jeune) à introduire la notion de sexualité dans le consentement. 

Sur les mêmes principes, on explique que rien ne le force à embrasser, toucher ou faire l'amour avec quelqu'un. Cela, qu'importe le degré d'intimité entre eux / elles.

On explique aussi que le consentement doit être libre, explicite, éclairé, réversible et enthousiaste. 

Enfin, on peut les encourager à se confier à la personne de leur choix, s'ils ont des questions, des craintes, des doutes face à ces questions. Surtout, que s'ils considèrent que leur consentement n'a pas été respecté, qu'ils doivent en parler et ne pas rester seul face à cette situation.

Parler de consentement aux enfants, c'est mettre toutes les chances de leur côté pour leur sexualité, mais aussi pour la sexualité des autres.

C'est un véritable atout pour la confiance en soi et l'estime de soi.